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Glossaire
Algorithmic Bias (Biais algorithmique)
Définition iA

Algorithmic Bias (Biais algorithmique)

Le biais algorithmique désigne l’ensemble des distorsions et inégalités produites par des systèmes d’intelligence artificielle lorsqu’ils s’appuient sur des données biaisées. Un algorithme ne “crée” pas de valeurs morales par lui-même : il apprend à partir des données qu’on lui fournit. Si celles-ci reflètent des discriminations passées — sexisme, racisme, inégalités sociales —, le modèle les reproduira, parfois même en les amplifiant.

L’un des exemples les plus connus est celui des logiciels de recrutement automatisés. Dans certains cas, des systèmes entraînés sur l’historique de CVs ont appris à favoriser les candidatures masculines, car les données passées reflétaient une surreprésentation des hommes dans certains postes. De la même manière, des systèmes de reconnaissance faciale ont montré des taux d’erreurs beaucoup plus élevés pour les visages féminins ou les personnes à la peau foncée.

Le biais algorithmique est donc autant un problème technique (qualité et diversité des données, conception des modèles) qu’éthique et sociétal. Les chercheurs explorent des approches comme la “fairness-aware Machine Learning”, qui impose des contraintes pour réduire les discriminations, ou l’audit indépendant des algorithmes.

Ces débats posent une question de fond : jusqu’où peut-on corriger des biais par la technologie seule ? Faut-il encadrer légalement l’usage de certains algorithmes dans des contextes sensibles (justice, santé, emploi) ?

Le biais algorithmique illustre la limite entre données techniques et réalités sociales. Lorsqu’un modèle est entraîné sur des données issues d’un monde inégalitaire, il reproduit — voire amplifie — ces inégalités. Ce phénomène n’est pas seulement une question de précision mathématique, mais touche directement la confiance des utilisateurs et l’acceptabilité sociale des systèmes d’IA.

Les exemples concrets abondent : reconnaissance faciale moins performante pour certaines populations, filtres de recrutement biaisés, ou encore algorithmes de notation de crédit défavorisant certains quartiers. Ces cas rappellent qu’un algorithme n’est pas neutre : il est le reflet de choix humains en matière de collecte, de sélection et d’interprétation des données.

Pour répondre à ces enjeux, la recherche explore des méthodes dites de “fairness by design” (équité intégrée dès la conception), des outils d’audit indépendant et des obligations de transparence. Dans le même temps, les régulateurs — de l’Union européenne aux autorités locales — travaillent à encadrer l’usage de l’IA afin d’éviter des discriminations systémiques.

📚 Références :